FIC Gibara 2023: Les défis de l'exploitation et de la distribution des films en débat
- Écrit par Carlos Rodríguez Rubio, Radio Angulo
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"L'exploitation et la distribution : les grands défis d'aujourd'hui " est le thème qui a donné le coup d'envoi des séances théoriques de la 17e édition du Festival international du film de Gibara.
La Casa de la Cultura a accueilli cet événement qui a réuni les producteurs Inti Herrera et Raymel Delgado, le réalisateur Daniel Ross et Tania Delgado, directrice du Festival international du nouveau cinéma latino-américain, ainsi que Susana Molina, directrice de l'École internationale de cinéma et de télévision (EICTV) de San Antonio de los Baños, en tant que modératrice.
La discussion a porté sur les défis de la production audiovisuelle sur le marché actuel, à partir des mécanismes que les cinéastes indépendants ou originaires de pays comme Cuba peuvent utiliser pour rechercher des financements, jusqu'aux méthodes de distribution de l'œuvre, que ce soit dans les salles de cinéma ou sur les plateformes de diffusion en continu.
À Cuba, les cinémas et les circuits d'exploitation doivent être sauvés
Inti Herrera, producteur de la société i4Films, a évoqué les défis liés au financement d'un film et le fait que chaque film devrait être une œuvre d'art en soi, et qu'il est regrettable que beaucoup d'entre eux ne soient pas réalisés. Il a également évoqué le processus essentiel de sauvetage des cinémas et des circuits d'exploitation qui doit être mené à bien à Cuba.
Daniel Ross, quant à lui, a déclaré : "J'ai appris à comprendre le monde de la distribution et à travailler avec un budget", car il faut connaître les tenants et les aboutissants de ce monde et s'y adapter, en respectant ses propres règles. C'est la seule façon de faire un film par ses propres moyens, a-t-il dit. Il a également souligné que la participation à des festivals permet non seulement de rendre les films visibles, mais aussi de générer des budgets.
Reymel Delgado, qui est également producteur chez i4Films, a partagé son point de vue sur les difficultés opérationnelles qui se posent, de l'accès aux festivals aux défis de la distribution : "La distribution conditionne le type de production, elle agit comme un facteur limitant. Il est beaucoup plus difficile de distribuer des sujets sociaux d'intérêt national dans des arènes internationales. Faire des films irrévérencieux peut rendre la distribution plus difficile. Il est de plus en plus difficile de faire des films honnêtes.
Tania Delgado a expliqué les bases de la compréhension de la question de la production et du contexte international de la distribution des films : "Il est important de savoir quel projet on a entre les mains, même si ce n'est pas la seule information à prendre en compte. Il s'agit en principe d'une information qui nous place d'une certaine manière sur le marché actuel".
M. Delgado a également évoqué les caractéristiques et les statistiques des productions étrangères et l'hégémonie des productions européennes et de leur marché : "Une analyse entre 2017 et 2021, concernant la consommation de films dans les principaux pays du marché, montre que la Chine, les États-Unis, le Japon, la France et l'Allemagne sont les leaders".
Le Mexique est le quatrième pays ayant le plus d'écrans dans le monde et, en revanche, il n'a pas les revenus des autres pays mentionnés. En ce qui concerne les nouveaux modes de visionnage, il est clair que les écrans continuent d'être importants, car tous les films qui passent d'abord par les circuits cinématographiques ont de meilleurs résultats plus tard en streaming".
Les jeunes cinéastes en formation ont exprimé la nécessité de ces espaces de dialogue, car on oublie parfois dans le processus de création d'un film qu'en plus de l'idée, de la partie artistique créative et du financement, l'œuvre doit également être présentée dans les circuits de commercialisation et de projection au-delà des festivals et des expositions.
