Concert pour Cuba: un pont d'amour contre la haine
- Écrit par Pedro de la Hoz
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Six heures de musique devraient suffire pour faire comprendre une fois pour toutes à la Maison-Blanche, au Département d'État et au quartier général de la mafia anticubaine en Floride qu'entre les peuples des États-Unis et de Cuba, il existe des raisons et des sentiments pour coexister amicalement et non pour se haïr. Le Concert pour Cuba, qui a réuni pendant deux soirées, les 18 et 19 juillet derniers des musiciens des deux pays dans un pont virtuel construit par l'organisation Hot House, de Chicago et l'Institut cubain de la musique, a non seulement promu la candidature de la brigade médicale Henry Reeve au prix Nobel de la paix pour son aide humanitaire contre la pandémie de COVID-19 dans plus de 30 pays, mais a également envoyé au monde un message fort et clair condamnant le blocus exercé depuis six décennies par les gouvernements étasuniens successifs contre Cuba, lequel s'est intensifié ces derniers temps.
Depuis l'explosion rythmique parfumée d'airs cubains du Chicago Jazz Philharmonic Orchestra, dirigé par Orbert Davis, jusqu’à l'invitation à la danse d'Alexander Abreu, les musiques d'un côté et de l'autre se sont unies pour témoigner des nombreux et fructueux points de contact entre les cultures de deux peuples voisins.
Il n'est pas possible d'expliquer la salsa new-yorkaise sans la sève apportée par l'Orchestre Aragon ni l'excellence des prestations du groupe d'Arturo O' Farrill Jr. et de la Canadienne Jane Bunnet sans la fusion entre le courant central du jazz et l'environnement sonore cubain.
L’un des moments les plus émouvants a été la convergence entre Barbara Dane et Pablo Menéndez, mère et fils. Elle, une icône de la tradition folk et blues, lui, le leader d'un groupe qui a élargi les voies du rock sur l'Île.
Des dizaines de messages de soutien aux objectifs du concert ont été entendus pendant la transmission. Parmi les premiers, Danny Glover, qui a fait l’éloge de l’altruisme des médecins et des professionnels cubains de la santé, qui offrent leur coopération dans des communautés aujourd'hui touchées par la COVID-19 et auparavant dans d’autres pays pour de nombreuses autres maladies ou qui ont été victimes de catastrophes naturelles. Au nom des Pasteurs pour la Paix, Gail Walker a évoqué son père, le Révérend Lucius Walker, et a annoncé que dès que cela sera possible, la Caravane des Pasteurs pour la paix reviendra à Cuba.
Quant à la nécessité de mettre fin au blocus, le cinéaste Michael Moore a déclaré : « J'aimerais pouvoir dire que ces abus vont bientôt cesser. Il reste beaucoup à faire. » C'est ce que font tant d'amis et de personnes de bonne volonté, comme toutes celles qui se sont exprimées lors du Concert pour Cuba. /Granma
