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Le système électrique national pourra-t-il se rétablir complètement (II)

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CTE Carlos Manuel de CéspedesL’une des deux unités de la CTE Carlos Manuel de Céspedes, qui fait partie de l'épine dorsale du Système électrique nationale, sera synchronisée en avril. Photo: Modesto GutiérrezLe déficit actuel ne sera pas seulement comblé par les parcs solaires. Parallèlement, la production distribuée se rétablira et les centrales thermoélectriques feront l'objet d'un plan de réparation majeure qui a déjà commencé à Cienfuegos, a expliqué le ministre de l'Énergie et des Mines dans un entretien avec Granma.

Comment fonctionnera le Système électrique national (SEN) lorsque les parcs solaires photovoltaïques en construction seront tous synchronisés et contribueront au réseau ?

De nombreuses personnes se posent la question, car sachant que la source d'énergie ne brille, dans ce cas, que pendant une demi-journée – si les nuages le permettent – il est compréhensible que l'on s'inquiète de ce qui se passera la nuit, par exemple, au moment où se produira le pic de consommation d'électricité.

Comment combler cet écart de production important entre les horaires de jour et de nuit, et le Système électrique peut-il, comme la bicyclette électrique chez soi, stocker l’énergie pour l'utiliser à tout moment ?

Au début de son entretien avec le journal Granma, le ministre de l'Énergie et des Mines, Vicente de la O Levy, a expliqué qu’une production suffisante d'électricité, au-delà de l'état technologique des centrales, dépendait également de la disponibilité de combustible, y compris de pétrole cubain, utilisé par les centrales thermoélectriques et dont la production est en forte baisse depuis des années.

Aussi, réduire la consommation dans le processus de production, sans perte de puissance, est-il la clé de la vitalité du SEN, de sorte que si cette année, comme prévu, nous parvenons à incorporer « 1 000 mégawatts (MW) d'énergie renouvelable, nous économiserons du combustible, que nous pouvons « transférer » à la production nocturne.

– Le programme des parcs solaires photovoltaïques prévoit-il de les relier, à un moment donné, à une infrastructure de stockage pour alimenter le SEN ?
– Certainement, le stockage est associé aux parcs. Ils sont même installés dans les sous-stations électriques par lesquelles l'énergie des parcs est acheminée vers le Système électrique national.

Ce premier stockage servira à la stabilité du système et répondra à l'instabilité que les parcs solaires peuvent provoquer. C’est-à-dire, si un parc produit 21 MW – et je profite de l'occasion pour dire que les parcs synchronisés produisent davantage que les calculs que nous avons faits en moyenne journalière – et que soudain un nuage est passé et la charge a baissé.

Que se passe-t-il alors ? Dans ce cas, la batterie vient combler le déficit, en quelques millisecondes, bien plus rapidement qu'une centrale thermoélectrique de secours ou que la centrale hydroélectrique de Hanabanilla. La batterie est ce qu’il y a de plus rapide dans le monde aujourd'hui pour stabiliser les systèmes.

– Les batteries de stockage du système photovoltaïque auront-elles la même fonction que la CTE de Cienfuegos dans la base thermique ? Une fonction de régulation, pour stabiliser le système ?

– En quelque sorte, le fait est que, finalement, nous avons dû laisser la centrale Céspedes telle quelle, pour qu’elle contribue au SEN.

Mais la vérité est que s'il n'y avait pas de système solaire photovoltaïque, si nous ne faisions pas ce processus d'investissement dans les parcs solaires, il aurait faullu introduire les batteries pour stabiliser le système à Cuba.

Rien qu'en 2024, il y a eu plus de 500 pannes d'une minute, une demi-minute : ce sont ces coupures gênantes dues à des variations dans le système ; il existe des protections sur tout le réseau, qui se connecte et se déconnecte, pour le protéger. Les batteries seront capables d'absorber toutes ces variations ; elles seront des stabilisateurs du système.

En outre, dans ce processus d'investissement, il est prévu d'intégrer des batteries pour fournir de l'énergie, pendant quatre ou cinq heures. À savoir qu’elles seront chargées par l'énergie solaire photovoltaïque. Il s'agit de la deuxième étape, mais de la deuxième étape immédiate, et non la deuxième étape d'une stratégie lointaine. Autrement dit, les batteries de stabilisation seront couplées en premier, ensuite les batteries pour utilisation ultérieure.

Pourquoi est-ce en deuxième étape ? Parce que nous n’allons pas charger les batteries avec du carburant. Nous allons les charger lorsque les travaux d'investissement dans l'énergie solaire photovoltaïque sera avancé.
Il y a des parcs qui ont leurs propres batteries ; au sein même du parc. Tous les parcs ne seront pas de 21 MW, comme ces premiers que nous inaugurons. Il y a des parcs de 10 MW, 15 MW, 5 MW, au-delà de ce programme de 92 parcs.
Ces parcs arrivent avec des niveaux de stockage associés de 1 MW, 2 MW, 5 MW, ce qui nous permet également de créer des « îlots » qui contribuent à stabiliser le système et de plus, à fournir de l'énergie, ils ne servent pas seulement à la stabilité.

– Quel est le premier projet de stockage, le plus proche ?
– Le plus proche de tous est le projet de 1 000 MW, les 46 parcs en 2025, celui qui est en cours.

– Celui de stockage, je veux dire.
– Oui, quatre parcs de 50 MW chacun, qui sont planifiées dès maintenant ; nous avons déjà les conteneurs, qui assureront d'abord la stabilisation du système.

– Ces 200 MW, sont-ils prévus pour cette année ?
– Non, cette année, ce sont 100 MW, pour la stabilisation et 150 MW pour la contribution au Système électrique, ceux de quatre et cinq heures.

– Lorsque les parcs de 21 MW fonctionneront, y aura-t-il assez de capacité pour les utiliser comme des « îlots » dans les provinces, par exemple dans le contexte d'un ouragan, y compris en cas de déconnexion du système ?

Seront-ils capables, par exemple, d'alimenter en énergie une centrale thermoélectrique, pour la mettre en marche ?

– La question des « îlots » est une question d'ingénierie. On peut faire des « îlots » avec n'importe quoi. On peut créer des « îlots » avec une centrale thermoélectrique. On démarre une centrale thermoélectrique et on ouvre les circuits et on dit : « avec la centrale thermoélectrique de Mariel, je vais distribuer à Artemisa », et on la consacre à la consommation d'Artemisa, on régule la puissance, si elle est plus élevée, on la baisse, si la consommation d'Artemisa est plus élevée que la production de Mariel produit, eh bien, on doit ouvrir un circuit à Artemisa.

OUTRE LE PROGRAMME DES 92 PARCS SOLAIRES PHOTOVOLTAÏQUE, LA CHINE A FAIT DON DE COMPOSANTS POUR 120 MW SUPPLÉMENTAIRES

Avec les parcs solaires photovoltaïques avec stockage, on peut également créer des « îlots », comme on le fait avec les groupes électrogènes, comme on le fait avec le gaz, pour démarrer le système lorsqu'il s’effondre.

Nous commençons toujours par la centrale Energas, à Santa Cruz del Norte, car elle dispose d'une unité avec son propre démarrage, et à partir de là, nous remettons en marche le système. Pour cela, il existe un plan d’action qui ne nécessite aucune innovation et qui est basé sur la production distribuée, avec du combustible. Il comprend Energas et, en temps voulu, les centrales de pointe, les centrales sur mer, les sites de Mariel et de Moa, mais avec du carburant habilité.

Un parc solaire photovoltaïque seul, sans capacité de stockage, n'est pas fait pour démarrer une centrale thermoélectrique. Pourquoi ? Parce que le parc oscille en permanence. Ii lui faut un stockage, une énergie stable qui permette un démarrage progressif.

– Beaucoup de gens pensent que la synchronisation d'un parc proche de leur ville, de leur village, permettrait, de manière isolée, de mettre fin aux pannes. Disons, par exemple, que le parc connecté récemment à La Sabana pourrait alimenter une partie de Bayamo. Est-ce ainsi que cela fonctionne ?

– Aujourd'hui, tous les parcs solaires contribuent au Système électrique, et la somme de ces parcs, plus le thermique, plus la production distribuée, plus tout ce qui est installé, a pour objectif d’éliminer le déficit dans le système.
Nous comprenons ceux qui disent : « s'ils construisent un parc à cet endroit, quand il sera terminé, je n’aurai plus de coupures ». Tout d'abord, lorsqu'il sera terminé, les difficultés vont diminuer en raison d'une contribution supplémentaire au SEN.

Maintenant, dans des conditions exceptionnelles, ils peuvent en effet contribuer directement à l'environnement le plus proche, et s'ils ont une batterie, ce sera encore mieux.

– Outre l'installation de parcs solaires, le plan de redressement du SEN prévoit-il, pour cette année, la réparation intensive, y compris la modernisation de l’une des centrales thermoélectriques, qui restent la base du système ?

– Revenons à cette question logique que le peuple se pose : « Si j'ai un déficit de 1 500 MW, et que 1 000 MW seront installés cette année, est-ce que je vais me retrouver avec un déficit de 500 MW ? Non.
Nous installons 1 000 MW d'énergie solaire photovoltaïque cette année, mais en même temps il y a un processus de redressement des centrales thermoélectriques, également cette année.

Celle de Cienfuegos, par exemple. Sur les deux unités de la CTE Carlos Manuel de Céspedes, qui font partie de la colonne vertébrale du SEN, la première sera synchronisée en avril.

De plus, d'ici la fin du mois de mars, six autres nouveaux parcs seront synchronisés. Celui de Bayamo, la semaine dernière, a été le plus récent, mais avant le 31 mars, il y en aura cinq autres, plus les deux qui ont déjà été inaugurés. Si la centrale Céspedes est incorporée en avril et que l’on y intègre quatre autres parcs, la situation changera en avril et sera encore meilleure en mai.

Cela ne signifie pas que les pannes d'électricité seront totalement éliminées. Il s'agit d'un processus graduel et coûteux, d'un processus d'investissement, qui nous permet de voir la lumière au bout du chemin, et qui ne s’achève pas avec ces 1 000 MW.

Nous avons un deuxième contrat de 1 000 MW qui n'arrivera pas, comme celui-ci, en une seule année, mais en plusieurs années. En fait, cette année, de ce deuxième contrat, nous avons déjà reçu des parcs. Et ce sont ceux qui – en plus des 46 du programme – sont arrivés avec le système de stockage d'énergie, une bonne partie est également ici ».

– Les gens font des calculs. À un moment, on a dit que 1 000 MW arriveraient une année, et un millier l'année suivante ; puis un millier en une année et le reste progressivement... Y a-t-il eu des retards qui obligent à retarder le programme ?

– Pas du tout. C'est une question intéressante. Sur les 1 000 premiers MW qui ont fait l'objet d'un contrat, il a toujours été dit qu'il s'agissait d'un contrat qui serait mené en sept ans, et que la livraison aurait lieu dès la première année.

Parallèlement à ce contrat, nous en avons signé un autre de 1 000 MW, qui aurait dû arriver immédiatement. En un an, nous avons donc les 1 000 MW, plus une « partie » de l'autre, un septième de l'autre contrat. Et en plus, nous en avons d'autres dans notre pays.

En effet, des incidents indépendants de Cuba se sont produits. Ce projet exige une logistique gigantesque, des conteneurs, des navires..., mais les travaux d'investissement à Cuba se déroulent comme prévu. Que s'est-il passé ? Les arrivées des conteneurs qui ont été retardées.

Pour vous donner une idée, l'un des contrats concernent 8 000 conteneurs, 2 200 000 panneaux, des milliers de tonnes d'acier, des millions de vis, des milliers de kilomètres de câbles, de fibre optique, des conducteurs électriques... il comprend tout cela.

Il y a eu un retard dans les arrivées car, à un moment donné, les conteneurs à destination de Cuba ont disparu. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas moyen d'acquérir des conteneurs pour apporter la marchandise. Nous avons dû aller acheter des conteneurs. Et une fois cette solution trouvée, aucun navire n'acceptait d’accoster dans un port cubain, si bien que nous avons dû aller louer des navires, et avoir nos propres navires, pour ne pas interrompre le processus d'investissement.

Ensuite, les navires ont été obligés de passer par d'autres ports, de décharger les marchandises dans d'autres ports. Cela a retardé l'arrivée des ressources à Cuba. Mais aujourd'hui, entre les ressources qui se trouvent à Cuba et celles qui sont en mer, nous disposons de 100 % de ce que nous avons prévu pour ces projets.
Le processus d'investissement avance, les dirigeants du pays en ont fait une priorité, et dans toutes les provinces, cet investissement a été privilégié ; depuis le déchargement dans les ports, le carburant pour le transport, toute la logistique que ce grand volume de marchandises implique, pour les travaux de terrassement, les équipements de construction... si bien que les parcs progressent, dans les délais ; jusqu'à présent, nous les respectons.

– Et en même temps, le réseau de production distribuée se rétablit, n'est-ce pas ?

– En effet, lorsque le système s’est effondré – et pas seulement lors de son effondrement, nous connaissions déjà des pannes d'électricité, comme aujourd'hui, pendant de longues heures – le monde s'est préoccupé de ce qui se passait à Cuba. Entre autres, parce qu'avec la Révolution énergétique, dans une situation similaire à celle-ci, nous avons réussi à avoir 1 000 MW de production excédentaire... ».

– Nous étions arrivés à quelque 6 000 MW de capacité installée, n'est-ce pas ?
– De capacité installée, oui ; et nous avons eu une réserve qui nous a permis de mener à bien un processus de redressement, d'entretien et de réparation majeures des centrales thermoélectriques.

Car c'est là l'autre problème. La réparation majeure d'une centrale thermoélectrique ne se fait pas dans le même temps que l'installation d'un parc solaire photovoltaïque ou que la réparation d'un moteur de production distribuée.

Cela prend beaucoup plus de temps de réparer une centrale thermoélectrique, il faut des ressources, la mobilisation de personnel. Par exemple, il faut 600 personnes pour une réparation majeure de la centrale Guiteras, et cela peut prendre huit ou dix mois... ».

– Qu'il faudrait entreprendre…
– En effet, on aurait dû la faire depuis de nombreuses années. Les rotors de la centrale Guiteras ne s’ouvrent pas depuis la panne de 2004. Alors, faites le calcul. Depuis 2004, il aurait fallu effectuer deux réparations majeures, et aucune ne l'a été. D'autres unités sont surexploitées depuis bien plus longtemps.

Ainsi, cette grande incorporation de puissance avec la Révolution énergétique a permis d'assurer la maintenance des centrales thermoélectriques, et c'est ce que nous allons faire maintenant également. Nous devons augmenter la puissance avec la production distribuée, qui en réalité fait partie du programme, et nous en voyons déjà les résultats.

Il y a une récupération de la production distribuée, techniquement. C'est pourquoi nous avons pu, alors que la centrale Felton était hors service, couvrir les premières heures de la matinée à ce moment-là... »

– Pas seulement grâce au fait de disposer du carburant, mais aussi de disposer des capacités technologiques des groupes électrogènes ?

– Exactement. Il y a eu un moment en septembre de l'année dernière, septembre et octobre, où nous avions du carburant. Un navire de carburant est arrivé et nous ne pouvions pas produire d'électricité parce que la production distribuée n'était pas disponible. Puis, nous avons commencé à récupérer de l’énergie.

Le jour où la centrale Felton s’est déconnectée, elle produisait 200 MW, et en une demi-heure, avec la production distribuée, après lui avoir fourni du carburant – avec une mobilisation gigantesque des collègues de Cupet – nous avons récupéré 350 MW disponibles, c'est-à-dire 150 MW de plus que ce qui s’était perdu.

Pourquoi cela a-t-il été possible ? Parce que nous avons récupéré la production distribuée, qui fait partie du programme de récupération du Système électrique, et qui fait partie des capacités qui nous permettront, avec les unités thermiques de la centrale Céspedes, qui démarrent, et les parcs solaires photovoltaïques, de combler le déficit de 1 500 MW dont nous souffrons.

D'autres amis du monde entier se sont-ils joints à la participation décisive de la Chine au grand programme de récupération du Système électrique national ? Y a-t-il des progrès non seulement à ajouter de la puissance, mais aussi à gagner une plus grande souveraineté technologique dans l'infrastructure cubaine, en particulier dans la base thermique ? Que fait-on dans l'unité 2, de la centrale Felton, qui a été détruite par un incendie dévastateur ?

Des réponses seront apportées dans la suite de la conversation de Granma avec le ministre de l'Énergie et des Mines.

PRÉVISIONS POUR LES CENTRALES DE PRODUCTION EN 2025 ?

- Créer des capacités pour produire 1 200 mégawatts (MW) dans les parcs solaires photovoltaïques, avec 200 MW de stockage.

– Achever la maintenance des unités 3 et 4 de la centrale thermoélectrique (CTE) Carlos Manuel de Céspedes à Cienfuegos, de l'unité 2 de la CTE Ernesto Guevara à Santa Cruz del Norte et de l'unité 5 de la CTE Antonio Maceo à Santiago de Cuba.

- Commencer la récupération de l'unité 2 de la CTE Lidio Ramon Pérez de Felton, à Holguin, détruite par un incendie en 2022.

- Assurer le financement et l'exécution de la maintenance majeure de la CTE Antonio Guiteras, à Matanzas.
- Récupérer 850 MW de disponibilité dans la production distribuée : 520 MW dans les moteurs à base de diesel et 330 MW dans ceux qui fonctionnent au fioul.

- Avancer dans la construction du parc éolien Herradura I à Las Tunas, dont 22 des 33 générateurs prévus (33 MW) ont été installés. (Source : Granma)