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La lumière de l'engagement contre l'obscurité de la panne

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RentéQuiconque voit la fumée s'échapper des cheminées ne saurait imaginer la quantité de sueur et d'efforts que cela exige. Photo: Miguel Rubiera JustizAu sein de la centrale thermoélectrique Renté, il existe un collectif qui ne se laisse pas abattre par l'adversité et qui, chaque jour, fait face aux problèmes.

Lorsque les deux premières unités de la centrale thermoélectrique (CTE) Antonio Maceo, située sur la péninsule de Renté, qui baigne les eaux de la baie de Santiago de Cuba, ont commencé à fonctionner au milieu des années 1960, avec une capacité de production de 50 mégawatts (MW), les spécialistes prévoyaient, sur la base de sa conception, entre 30 et 35 ans d'exploitation.

« En fait, nous contribuons au Système national d'électricité (SEN) depuis près de six décennies, au cours desquelles nous avons vu l'incorporation de quatre autres unités. Nous avons assisté à leur modernisation dans les années 1990, et aujourd'hui nous pouvons dire que trois d'entre elles fonctionnent encore, grâce à l'ingéniosité de notre équipe», a déclaré Jesus Aguilar Hernandez, directeur général de l'entreprise.

À son apogée, dans les années 1980, la Renté fournissait quelque 500 MW au SEN. Aujourd'hui, elle ne dispose que de trois blocs pouvant générer jusqu'à 258 MW. Le collectif se concentre sur l'achèvement de la réparation de l'unité 5, ce qui réduira les déficits en électricité, si préjudiciables à l'économie nationale et à la société dans son ensemble.

Durant de longues journées qui souvent dépassent 24 heures, « y compris certains jours, lorsque la situation devient plus complexe », on perçoit clairement les efforts et les sacrifices des 1 500 travailleurs.

« Notre principale force réside dans l'ingéniosité et le dévouement du collectif, qui garantit environ 80 % des pièces et des éléments dont nous avons besoin pour maintenir la vitalité des unités ; et sur la CTE 5, en particulier, où il effectue des réparations sur les équipements de base et les systèmes auxiliaires, également avec un haut niveau d'implication de nos ouvriers innovateurs », a souligné Aguilar Hernandez.

QUAND EXPÉRIENCE ET JEUNESSE S'ALLIENT

À 82 ans, Arturo Laurence Richard – Chomi pour ses collègues – conserve une force physique et un moral impressionnants, auxquels s'ajoute une mémoire privilégiée et détaillée.

« La Renté peut toujours compter sur moi, depuis 1966. Plus tard, je suis devenu ingénieur électricien, ce qui m'a permis d'approfondir mes connaissances avec les spécialistes soviétiques. Nous avons même pu faire des essais directs sur les équipements de démarrage pendant les périodes de maintenance. »

Lorsque les pannes, trop fréquentes, surviennent, Chomi les assume sans hésiter : « Je dois être présent au dernier test du générateur pour savoir s'il peut être synchronisé ou non ; c'est une grande responsabilité. En vérité, c'est impressionnant, dangereux, mais c’est satisfaisait. »

Le spécialiste chevronné a également déclaré : « Autrefois, peu de gens savaient quand nous faisions la maintenance et quand une machine était hors service. Depuis le centre de contrôle, nous pouvions voir les six blocs fonctionner en ligne et c'était un événement. Aujourd'hui, peu de gens peuvent imaginer ce que cela représente de maintenir le Système électrique, nous devons surmonter des milliers d'obstacles et, bien sûr, le blocus entrave chacun de nos pas. »

Beaucoup disent que Chomi est, dans le pays, l'un de ceux qui maîtrisent le mieux les techniques de tests électriques des transformateurs, des générateurs et des équipements primaires pour la mise en route des blocs pendant les périodes de maintenance.

« Modestement, j'ai une grande maîtrise de ces tâches, mais je suppose que c'est le fait de l’âge, et aussi de mon engagement dans mon travail », a-t-il déclaré.

Quant à Walfrido Filiu Fonseca, le chef de l'atelier électrique et spécialiste de la protection électrique, il a quelques années de moins...

Il a commencé en tant qu’électricien et a été coopérant internationaliste en République bolivarienne du Venezuela, où, dit-il : « j'ai beaucoup appris des techniciens tchèques et où j'ai eu le privilège d'occuper des postes importants dans l'un des ateliers. Nous, les Cubains, sommes reconnus pour notre formation et la manière dont nous nous affirmons face aux difficultés ».

Comme Chomi, ce jeune homme ne s'est pas contenté d'être technicien moyen : il est devenu ingénieur : « Maintenant, je suis toujours sur le terrain avec mes collègues, et quand il y a des pannes, je reste avec eux jusqu'à ce que le problème soit résolu. Je passe des heures à étudier ; ce secteur est en constante évolution, il se modernise, l'électronique de puissance, l'électronique numérique, les fabricants apportent des améliorations et on ne peut pas rester à la traîne. »

Et Filiu Fonseca d’ajouter : « dans ces centrales, la protection électrique est comme le cerveau du corps humain ; elle contrôle tout ; si vous faites une erreur, cela peut endommager l'équipement ou provoquer un effondrement du système et, dans le pire des cas, blesser ou tuer l'opérateur. »

C'est l'une des raisons qui le poussent à rester à son poste, même s'il sait qu'ailleurs la rémunération pourrait être plus élevée ; mais, dans son cas, dit-il : « quand je pense que ce que nous faisons en faveur de Cuba, qui est si essentiel, parce que le manque d'électricité paralyse l'économie, et même la dynamique familiale », alors il a plus de raisons qu'il n'en faut pour que sa contribution continue d'être là où elle est le plus nécessaire.

Roilan Suarez Agüero, quant à lui, est diplômé en Éducation mécanique. Il est arrivé dans la péninsule en tant que mécanicien à l'atelier d'usinage.

« J'ai rejoint la brigade pour la fabrication et la réparation des pièces de rechange, celles qui remplacent les importations et permettent d'économiser des millions ; aujourd'hui, je suis superviseur dans la zone des turbines, où est produite l'électricité.

Selon ce spécialiste jovial, chaque urgence énergétique « fait de nous les artisans d'exploits, nous réparons tout ce que nous pouvons ; nous vivons et nous ressentons la confiance que nous accordent les directeurs de la CTE, et même les dirigeants de la province et du pays. Nous nous sentons responsables vis-à-vis du peuple cubain, qui attend notre réponse.

« Beaucoup disent que les pannes continuent, c'est vrai, nous en sommes conscients, mais il faut être ici pour voir l'effort et le dévouement de notre collectif, qui souvent déménage et s’installe ici littéralement pour rétablir le service dans des conditions difficiles ».

« Dans les ateliers de la CTC Antonio Maceo, nous faisons face aux pénuries comme des défis pour innover, et nous fabriquons ainsi des pièces qui coûteraient au pays des milliers ou des millions de dollars. La Renté peut compter sur les jeunes les yeux fermés », conclut Suarez Agüero.

CE QUE LA RENTÉ SIGNIFIE ET DIT

La CTE de Santiago est un élément clé de la durabilité énergétique de la province et de la région de l’est de Cuba. Mais il convient également de souligner qu'elle soutient de nombreuses activités de la vie économique et sociale du territoire en contribuant concrètement, par exemple, à l'usine de remplissage de gaz de pétrole liquéfié, aux sucreries, aux réseaux et aux systèmes hydrauliques et même à la production d'aliments.

Selon le directeur général, étant donné que la réparation du bloc 5 implique de « surmonter de multiples obstacles, tels que le financement et les ressources matérielles, nous nous attachons à la garantir, en nous appuyant sur notre puissant mouvement d'innovateurs et de rationalisateurs, composé de quelque 180 collègues ».

« Parallèlement, nous insistons sur la continuité dans la production des blocs 3 et 6 : en cas de déconnexion du SEN, un groupe de travailleurs, en raison de leur spécialité et de leur expertise, restent dans l'usine jusqu'à sa remise en route. Bien que cela puisse sembler absolutiste, la vérité est que nous sommes tous disposés à le faire, parce que les valeurs ont été forgées. Même lorsque des problèmes personnels surviennent, nous avons remarqué que, sans les minimiser, ils laissent tout derrière eux, avec une volonté d'acier, jusqu'à ce que nous parvenions à synchroniser la centrale. »

Bien que le travail avec l'électricité comporte toujours des risques, souvent mortels, la Renté n'a pas eu à déplorer d'accident mortel depuis 15 ans. « Lorsque nous perdons un collègue à la suite d'un accident, l’effet est terrible aussi bien dans le cadre professionnel que personnel », explique le directeur.

Ils sont également confrontés à la dureté des temps, et il est tout à fait possible qu'après des heures de travail pour remettre l'électricité pour les autres, ils rentrent chez eux et se retrouvent dans l’obscurité, comme cela arrive à n'importe quel Cubain.

Cela ne les décourage pas pour autant. Ils connaissent la valeur de leur travail et en sont fiers. L'électricité peut manquer, mais, parmi notre peuple, il y a encore beaucoup de lumière. (Source : Granma)